Comment devenir Coach agile en freelance ? Découvre le parcours de Pierre, un consultant inscrit sur SixièmeHomme.
Peux-tu te présenter ? Nous dire quel a été ton parcours jusqu’à ton lancement en freelance ?
Bonjour SixièmeHomme! Je suis Pierre, freelance depuis à peine quelques mois ! J’interviens aujourd’hui sur des missions de Coach Agile, Scrum Master ou Product Owner, mais je n’ai pas toujours exercé ces métiers, pour lesquels il n’y a au final pas de formation initiale. Je suis à la base ingénieur en mécanique, spécialisé en systèmes industriels et logistique. J’ai donc beaucoup travaillé dans le monde industriel au début de ma carrière, et j’ai été consultant en intégration de systèmes industriels (ERP/MES) chez Capgemini, administrateur SI dans l’industrie pharmaceutique (en blouse blanche et charlotte chez Stallergènes), puis chef de projet MES chez Saint-Gobain. C’est à l’occasion de cette expérience chez Saint-Gobain que j’ai découvert l’agilité, et je n’en suis plus sorti depuis !
J’ai depuis pu avoir différents rôles dans des équipes et organisations agiles, Business Analyst, Product Owner, Scrum master, et enfin coach agile, chez Renault, Thalès Digital Factory puis Cleverconnect.
Qu’est-ce qui t’a motivé à passer en freelance ? A quel moment as-tu sauté le pas ?
C’est une idée qui me trottait en tête depuis un moment, pour plusieurs raisons. D’abord, il y a un projet que j’ai ébauché il y a plusieurs années, le déclencheur ayant été une période de ma vie où se sont passés deux événements majeurs : la naissance de ma fille et… un cancer (je vous rassure, je suis 100% guéri aujourd’hui!). Ca a remis beaucoup de choses en question, et j’ai décidé à ce moment-là de diriger ma vie professionnelle vers des choses qui me passionnaient : l’aspect organisation agile et lean des équipes et des entreprises.
J’ai donc commencé à prendre des décisions qui pouvaient me diriger vers cette case de l’échiquier, et j’y suis arrivé en quelques coups.
Ensuite, guidé par ce fil rouge ces dernières années, j’ai changé d’entreprise en gros tous les 1,5 à 2 ans. Je fonctionnait déjà beaucoup au projet. A l’embauche j’arrivais bien à me projeter sur l’horizon d’une mission, d’objectifs clairs. Une fois cet horizon atteint, je me mettais en recherche d’une nouvelle mission. C’était conséquemment assez naturel de passer freelance dans cette optique.
La décision a été mûrement réfléchie, j’ai fait un test sur quelques mois en demandant à mon entreprise de passer mon CDI au 4/5ème, et j’ai trouvé une mission de formateur hyper intéressante qui me permettait de tester ça, de monter ma structure et d’éprouver mon organisation. J’en ai beaucoup parlé avec mon entourage, ma famille, certains de mes collègues.
J’arrivais à un palier dans mon entreprise, et c’était le moment de décider. J’ai sauté le pas au final sans aide de l’état, sans rupture conventionnelle, sans filet quoi… Mais j’étais confiant dans ma décision, et pour ma première recherche de mission j’ai eu le choix entre 3 propositions, donc ça s’est bien passé !
Peux-tu nous présenter ton activité de freelance? Ton métier ? Nous parler d’une de tes dernières missions ?
Mon métier est aujourd’hui assez protéiforme, en fonction des missions que me confient mes clients. Globalement, j’interviens dans des équipes qui veulent devenir plus agiles, et je les aide à faire progresser leurs pratiques, leur mindset, à mettre en place un certain nombre d’outils qui vont les aider à atteindre leurs objectifs produit et business.
Par exemple si j’interviens en tant que Scrum Master, mon rôle sera de faciliter les différents rituels de l’équipe, de les aider à lever les obstacles, à identifier des axes d’amélioration, à donner quelques formations, mais j’interviens aussi auprès de l’organisation en dehors de l’équipe, pour sensibiliser aux pratiques et au mindset agile et permettre à l’équipe de mieux collaborer avec ses parties prenantes internes et externes. Je peux également intervenir de manière plus large auprès de l’organisation en tant que coach agile, ou de manière plus opérationnelle en tant que Product Owner ou Product Manager.
J’ai également pour projet de développer une activité de formation à destination des petites et moyennes entreprises ou des scale-ups qui veulent accélérer sur l’agilité de leurs équipes. Mais ça ce sera une autre histoire qui va démarrer bientôt 😉 J’ai une activité de mentor sur OpenClassrooms aussi, je mentore des étudiants sur le parcours Product Manager, même si j’ai beaucoup réduit cette partie de mon activité qui prend du temps et de la bande passante mentale… Aujourd’hui je suis sur une mission de Coach agile / Scrum Master dans des équipes orientées data. Je les aide à devenir plus agiles, mes critères de succès étant surtout orientés sur la réduction du time to market.
Quelle était ta plus grande crainte avant de te lancer en freelance ?
Je pense que ce dont j’avais le plus peur, de manière assez classique, c’était de me retrouver sans mission.
J’avais sondé un peu le marché, mes contacts, mon réseau, et je recevais pas mal de sollicitations. Mais, on n’est jamais vraiment sûr de ça jusqu’au moment où on est vraiment face au mur. Au final ça s’est très bien passé. Notamment grâce à des plates-formes comme SixièmeHomme qui sont très dynamiques pour aider les freelances à se lancer. En moins de 3 semaines de recherche et d’entretiens en parallèle de la fin de mon CDI j’avais 3 propositions de missions parmi lesquelles j’ai pu choisir. Mais au final les risques de me planter étaient assez faibles ou en tous cas maîtrisés.
Je pense que n’importe quel changement comporte une part de crainte. Il faut avant tout bien réfléchir à pourquoi on veut changer. Si on ne fait pas ça pour les bonnes raisons, le risque principal est que le changement ne soit pas un changement durable…
As-tu des outils coup de cœur au quotidien ?
Côté admin c’est assez light, comme je suis en micro-entreprise pour l’instant.
J’utilise Indy pour ma compta, très simple et efficace. Un Google Sheet pour mon suivi d’activité et avoir un peu de visibilité. Après dans mon job au quotidien j’ai des outils que j’adore. Je suis un grand fan de Notion pour mes notes, mon orga perso, mon backlog de sujets, la création de contenu, etc.
J’utilise beaucoup Miro aussi. Pour les ateliers, des schémas d’orga à la volée, pour collaborer, pour brainstormer, c’est un outil fantastique. J’utilise Slack au quotidien aussi. Je suis dans beaucoup de communautés agile, produit et freelance (dont celle de Sixième Homme bien sûr!). En tant que freelance, j’ai aussi testé une app assez récente qui s’appelle Cowop. Elle permet de trouver d’autres personnes (freelances ou pas) avec qui se faire des sessions de coworking dans des endroits sympas. Idéal pour réseauter et sortir un peu de sa routine !
Et enfin par la force des choses je suis amené à beaucoup utiliser Jira et l’environnement Atlassian (ce qui s’apparente à un cauchemar pour beaucoup de monde, mais une fois qu’on le maîtrise c’est un outil assez puissant.
Comment fais-tu pour trouver des clients ? (démarchage, recommandations, plateformes…)
Pour l’instant, j’utilise beaucoup les plateformes. J’ai la chance d’être sur une activité assez dynamique en terme d’opportunités. J’essaie d’être assez versatile dans les missions et sujets auxquels je m’intéresse. J’ai l’expérience qui me permet d’avoir un domaine d’intervention assez large. Je suis donc face à un marché assez porteur de ce côté là. J’ai pour projet d’élargir mon offre de services. A ce moment-là je devrai faire plus de démarchage, de production de contenu, pour rendre mon offre plus visible de mes cibles.
Comment te formes-tu au quotidien ?
Je lis ! Je crois que je n’ai pas lu un roman depuis quelques années. Par contre je dévore les bouquins professionnels sur le produit, l’agilité, le lean, etc. J’ai constitué une bibliographie que j’utilise aussi dans mon rôle pour sensibiliser les équipes que j’accompagne à la culture et au mindset agile. J’écoute beaucoup de podcasts en français ou en anglais. Et je fais de temps en temps des formations spécifiques en vidéo. J’aime aussi aller à des meetups, des conférences, des afterworks quand je peux. Je pense qu’échanger avec ses pairs est une super manière d’apprendre et de découvrir de nouveaux horizons. C’est quelque chose qui me manque un peu depuis quelques années : faire partie d’une vraie communauté de pratiques. C’est là où j’ai au final appris le plus dans mes différentes expériences.
Si tu pouvais t’adresser au Pierre des débuts qui vient de se lancer en freelance, quel conseil lui donnerais-tu ?
Alors, mes débuts sont assez frais, mais je me donnerais 3 conseils. Arrête d’hésiter. N’aie pas peur de demander de l’aide. Et enfin, ne sous-estime pas la complexité de l’administration française !
Découvre notre page métier sur le conseil ITSM en freelance !